La mer des Wadden, on rêvait de ses îles... C'est tout au Nord, entre la côte et le chapelet des îles frisonnes. Nous débouchons du canal qui s'est élargi peu à peu sur une mer intérieure séparée là encore de la "vraie" mer par une digue percée d'une très grande écluse qui fait le lien entre 2 ports, celui de la mer intérieure, bien abrité, et Lauwersoog, le port donnant sur la Waddenzee.

Sans sondeur ni carte marine nous décidons sagement de passer une nuit au port abrité et de nous procurer la carte ad hoc et les horaires des marées avant de franchir l'écluse. Nous caressons même l'idée de nous échouer volontairement le lendemain à marée basse une fois sur lîle en face pour installer le sondeur...

Grosse claque, la carte marine du coin est essentiellement verte, autrement dit aucun fond, avec seulement des chenaux étroits balisés et réservés aux bateaux de pêche et un ferry qui amène les touristes 2 fois par jour sur Schiermonnikoog, l'île en face.

En fait ce que nous ne savions pas c'est que nous sommes dans une zone hyper protégée de reproduction de poissons, phoques, oiseaux migrateurs, zone très riche en nutriments et tout accès est interdit. Le niveau de la mer est quasi nul et à marée basse on peut par endroits traverser à pied dans la boue, dans la boue...

Du coup nous partons à vélo voir le port de pêche. C'est 10 heures du soir, encore une belle lumière et c'est bon de respirer l'air marin au milieu d'une trentaine de chalutiers, Lauwersoog étant le premier port européen d'exportation de crevettes.

Les touristes sont couchés, un beau moment à nous...

Et puis coup de chance le lendemain, en discutant avec le havenmeister (capitaine du port) nous convenons de sortir à sec Apawi avec la grue pour une somme très modique (6 fois moins que ce qu'on nous avait proposé ailleurs !). L'occasion de poser enfin le sondeur, on commençait à toucher le fond un peu trop souvent.

Tellement contents de notre opération qu'en partant le nez en l'air on en oublie les vélos à quai... Il nous faudra un bon quart d'heure de nav' pour nous en apercevoir. Demi-tour discret, on fait vite, le sourire couillon... et on repart aussitôt, il est tard, chouette, on va mouiller à l'encre, une première pour moi !